Stopper les énergies fossiles, mot d’ordre des manifestants de New York pour le président Biden qui les développe

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Publié le 18 septembre 2023

Des marches pour sortir des énergies fossiles étaient organisées dans 700 points du globe ce week-end pour remobiliser sur la lutte contre le changement climatique. La plus attendue avait lieu dimanche dans les rues de New York. Ses milliers de participants avaient placé en tête de cortège leur banderole rappelant Joe Biden à ses promesses climatiques. À un an des élections présidentielles, les États-Unis défendent leur modèle fossile en s’appuyant sur les États qui mènent une croisade anti-ESG. 

600 000 personnes réparties dans 700 actions partout dans le monde pour rappeler que la sortie des énergies fossiles est indispensable pour limiter le changement climatique. Tel était le programme des journées d’action programmées entre le 15 et le 17 septembre.

This week by the numbers:

600,000 people.
700 actions.
65 countries.
All 7 continents.

THIS. IS. INCREDIBLE.

But numbers don't do it justice. This is a big, beautiful climate movement & we're calling on world leaders to #EndFossilFuels NOW. No more talk, we need action! pic.twitter.com/NAWdoZQDj4

— Oil Change International (@PriceofOil) September 17, 2023

Le mouvement a culminé avec la manifestation organisée dimanche dans les rues de New York à laquelle ont participé des dizaines de milliers de personnes. L’une des prises de parole les plus remarquées a été celle d’Alexandria Ocasio Cortez, figure démocrate de gauche engagée dans les combats sociaux et environnementaux. Elle a scandé : "Nous n’abandonnerons pas le combat climatique, une des causes capitales de notre époque" et appelé la foule à "être si forte et si radicale que son combat ne pourra plus être ignoré." 

23 événements extrêmes depuis janvier

Des représentants des communautés indiennes se sont mêlés aux étudiants et aux stars comme Susan Sarandon et à des dizaines de milliers citoyens venus exiger une action climatique à la hauteur des enjeux. Depuis le début de l’année 2023, les États-Unis ont affronté 23 évènements extrêmes qui ont chacun coûté au moins un milliard de dollars. Cela devrait suffire à déclencher la mobilisation mais comme l’a rappelé Vanessa Nakate, leader africaine du mouvement des jeunes pour le climat qui était à New York, il est si difficile de se faire entendre.

"Il faut écouter la voix de ceux qui sont en première ligne sur le changement climatique pour comprendre l’urgence", a-t-elle lancé. Les manifestants s’adressaient d’abord au président américain Joe Biden pour lui demander de mettre fin aux nouveaux projets fossiles qu’il soutient ouvertement, après avoir réintégré son pays dans l’Accord de Paris et fait adopter un programme d’investissement massif dans les technologies vertes. Au printemps, il a approuvé des projets de forage pétrolier et gazier en Alaska et soutenu le projet de pipeline qu’essaient de stopper les activistes climatiques.

Croisade anti-ESG

Ses électeurs, en particulier les plus jeunes, se sentent particulièrement trahis. Être pour ou contre les énergies fossiles est une fracture de plus en plus vive dans un pays profondément divisé. Leurs défenseurs les plus actifs sont les États républicains qui ont adopté des lois anti-ESG et menacent d’attaquer en justice financiers ou assureurs qui adopteront des politiques climatiques visant à limiter leur contribution au développement des énergies fossiles.

C’est le cas, entre autres, du Texas, de la Louisiane ou encore de la Floride dont le gouverneur Ron de Santis, ouragan après ouragan, continue à mener une croisade anti-ESG qu’il assimile au wokisme. Il voue aux gémonies tous ceux qui veulent intégrer des dimensions environnementales et sociales dans l’économie et la finance à travers le sigle ESG pour Environnement, Social, Gouvernance. Ils sont une voix bruyante de l’Amérique dont "le mode de vie n’est pas négociable".

Mais il y a aussi des combattants climatiques comme la Californie qui a pris le parti inverse. Elle vient d’assigner en justice cinq majors pétrolières (Exxon, Shell, BP, Chevron, ConocoPhilips) pour demander réparation des milliards de dollars de dommages causés par le changement climatique et de leur action visant à minimiser, voire nier les risques climatiques. Elle le fait en cohérence avec son soutien au projet de futur traité de non-prolifération des énergies fossiles qu’elle a annoncé début septembre.

Le bras de fer a commencé dans le contexte de la campagne des Présidentielles 2024 qui menace d’être un remake du duel entre Biden (81 ans en novembre) et Trump (77 ans depuis juin). L’engagement de la Californie suffira-t-il à "défossiliser" les États-Unis, deuxième émetteur mondial derrière la Chine ? Elle en est encore loin.  

Anne-Catherine Husson-Traore, directrice des publications de Novethic

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