Afin de préserver les sites de stockage de déchets nucléaires, EDF propose de réemployer les métaux très faiblement radioactifs

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Publié le 12 septembre 2019

La déconstruction des réacteurs nucléaires nucléaire dans les 20 ans à venir va générer beaucoup de déchets, classés nucléaires quel que soit leur niveau de radioactivité. Afin d’économiser l’espace précieux des sites de stockages, EDF propose, dans le cadre du débat public sur la gestion des déchets, de nettoyer et réutiliser les métaux très faiblement radioactifs, ce qui aujourd’hui est formellement interdit en France.

L’ensemble des déchets de l’industrie nucléaire doit être conservé dans des stockages spéciaux, quel que soit leur niveau de contamination, même quand elle est infime ou nulle. Et dans les années et décennies à venir, avec le démantèlement du parc nucléaire actuel, de grandes quantités de béton et d’acier vont sortir des centrales et remplir les zones d’entreposage existantes… ce qui pourrait rapidement virer au casse-tête.

C’est pourquoi, en plein débat public sur le Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), EDF fait une proposition que jusqu’alors l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a toujours exclue jusqu’alors. L’électricien historique veut pouvoir réutiliser des matériaux métalliques très faiblement radioactifs issus de ses centrales nucléaires après les avoir traités, au lieu de devoir les stocker, selon un document consulté par l'AFP.

L'électricien propose des "améliorations" au système actuel, dans le cadre du débat public actuellement en cours sur le Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR). Il a ainsi publié son avis sur ce débat, comme d'autres entreprises, ONG, syndicats ou entités publiques.

Mieux à faire que stocker

EDF souhaite notamment changer la gestion des déchets dits "très faiblement actifs" (TFA), qui doivent aujourd'hui être stockés dans un centre situé dans l'Aube. Ce centre "est déjà rempli à 50 % par des déchets, dont une part significative a une radioactivité négligeable et ne nécessite aucune mesure de radioprotection", affirme le groupe.

Il remarque que le démantèlement futur du parc nucléaire actuel produira 225 000 tonnes de matériaux métalliques TFA. "Or, il y a mieux à faire que de stocker (définitivement) une quantité importante de métal valorisable qui ne présente pas de risque sanitaire", juge EDF. L'entreprise propose de faire ainsi comme en Suède et l’Allemagne où les métaux sont nettoyés de leur radioactivité avant d’être fondus pour les transformer en lingots.

Il est ensuite possible de déterminer un seuil de radioactivité en-dessous duquel la réutilisation des lingots est possible. Une directive européenne détermine déjà de tels niveaux appelés "seuils de libération". Les matériaux seraient réutilisés "dans l'industrie conventionnelle et dans l'industrie nucléaire", a précisé un porte-parole d'EDF. Comprendre : ces matériaux ne seront pas utilisés en dehors des sites nucléaires existants pour construire des sites conventionnels.

Ludovic Dupin avec AFP

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